Histoire du jardin

La position du domaine de Sardy, en surplomb de la vallée de la Dordogne, lui confère un point de vue bien utile au cours des époques belliqueuses passées, en particulier la Guerre de Cent Ans dont la dernière bataille eut lieu à quelques kilomètres, près de Castillon-la-Bataille. Ainsi, il est avéré que la première construction en pierres, sur le domaine de Sardy, date du Moyen Âge : une fortification qui s’élevait face à la vallée de la Dordgogne. Ce passé architectural est encore bien visible avec les deux pans de mur de soutènement au pied desquels le visiteur se promène ainsi que par la présence de la tour de guet.

Au cours de la Renaissance, la fortification s’agrandit pour accueillir une ferme qui accueille progressivement de nouveaux bâtiments, à l’origine de l’actuel organisation du lieu.

Le domaine de Sardy est acquis en 1956 par Betty et Bertie Imbs, un couple de Parisiens, à la recherche d’une maison de villégiature et d’un lieu pour créer un jardin. L’aménagement paysager du XVIIIème siècle a alors disparu et seule la longue perspective du bassin vers la façade Sud de la bâtisse laisse deviner la présence ancienne d’un jardin.

Dans sa première jeunesse, Betty Imbs vit une dizaine d’années en Angleterre où elle s’initie à l’art des jardins grâce à la rencontre de deux éminentes jardinières-paysagistes : Gertrude Jekyll et Vita Sackville West. Elle tombe immédiatement sous le charme de cette propriété malgré son état de ruines, conséquence d’une longue période d’abandon. C’est grâce à un ami du couple, Louis Aublet, architecte de renom et passionné d’Italie, que Betty et Bertie Imbs décident de se lancer dans la longue et passionnante entreprise de restauration des bâtiments et des jardins.

Louis Aublet recrée la structure du cœur du jardin dans le style italien du XVIIIème siècle. Pour cadrer la perspective du long bassin et harmoniser le jardin avec la bâtisse, il scande les terrasses environnantes de traits verticaux, en plantant des cyprès élancés, renforçant ainsi l’identité transalpine du lieu. Il collabore avec Jacques Desmartis,  pépiniériste de renom à Bergerac. La touche anglaise sera apportée par Betty Imbs qui n’aura de cesse de chercher à contrebalancer les lignes de Louis Aublet par des courbes sinueuses de mixed-borders de vivaces qu’elle fait venir directement d’Angleterre. Ainsi, le petit jardin à l’anglaise serpentant autour de la pelouse sur la terrasse ouest du bassin voit le jour.